Création

Accepter de vivre en dehors et à l’intérieur des normes

Depuis quelques mois, j’ai entamé un accompagnement sur mon identité professionnelle.

C’est un accompagnement sans autre objectif qu’explorer qui je suis et ce qui me tient à cœur.

C’est assez nouveau et déstabilisant pour la “control freak” que je suis d’être accompagnée sans connaître la destination, ni avoir d’action précise à mener.

C’est aussi très apprenant, à l’heure où tout doit être objectivé et contrôler, d’ouvrir un espace de réflexion personnelle qui vise non pas à vivre dans le faire mais à se rapprocher de l’être.

Voici une de mes prises de conscience sur l’identité qui pourra vous intéresser si comme moi vous avez du mal à rentrer dans les cases.

Mais avant, laissez-moi vous parler d’un concept philosophique peu connu : le rhizome de Deleuze.

Le rhizome est une espèce végétale qui évolue de façon chaotique sans centre névralgique. Cette espèce part dans tous les sens. De ce fait, elle produit autant de branches mortes que de fruits.

Elle s’oppose à l’arbre qui évolue de façon harmonieuse et structurée avec un tronc, des branches et des feuilles.

Clairement, à côté de l’arbre, le rhizome n’a pas si fière allure !

Cette métaphore végétale m’a beaucoup parlé et résume bien ma perpétuelle difficulté à afficher une identité cohérente.

Survivre et prospérer dans un monde qui valorise l’identité cohérente

Certaines personnes ont une identité cohérente. Elles s'identifient à leur statut ou rôle social.

Elles répondent parfaitement à l’archétype de leur profession ou de leur milieu social et ne se posent pas plus de questions que ça.

D’autres personnes ont plus de mal à se définir car leur identité évolue en fonction de leurs prises de conscience et expériences de vie.

Elles n’ont pas d’identité cohérente à laquelle se raccrocher.

Elles sont multiples. Elles ne rentrent dans aucun standard et aucune case.

De ce fait, elles peuvent avoir du mal à se positionner, à choisir leurs projets et à s’engager. Sur le marché du travail « classique » elles passent pour des personnes instables ou difficiles à caser. Leur profil généraliste s'accommode mal de l’hyperspécialisation. Je suis de celles-là.

Au début, je pensais que l’entrepreneuriat permettrait de contourner le problème.

Malheureusement, j’ai constaté que d’autres normes et injonctions s'imposent comme la course à la performance ou à la différenciation.

Il n’y a qu’à voir les contenus sans âme qui fleurissent de partout et les offres plus ou moins étranges ( le goat yoga où comment faire du yoga avec des chèvres)

Aussi, le piège dans lequel je suis tombée c’est d’essayer de rentrer dans une norme, de ne pas y arriver et de me dévaloriser. Ainsi, une erreur que j’ai faite a été de vouloir me spécialiser sur l’écriture de posts LinkedIN. Une autre erreur a été de courir après des moyens d’automatiser mon business. Une autre encore a été de confondre projets personnels et business.

Bref, toutes ces expérimentations m’ont permis de réaliser une chose : on ne peut jamais gagner une course d’équitation avec une licorne.

Ceci pour une simple et bonne raison : on sera disqualifié avant même d’avoir commencé la course.

L’alternative pour mener une vie adaptée à notre identité mouvante

Ceci étant dit, je ne suis qu’à mi-parcours de cet accompagnement donc je n’ai pas encore toutes les clefs pour mesurer l’impact de ces prises de conscience.

Toutefois j’ai compris qu’il était parfois nécessaire de suivre les règles du jeu en conscience.

Je sais que sur le papier se conformer n’est pas des plus vendeurs surtout quand on a un esprit rebelle.

Toutefois, ça donne une grande liberté d’action !

La liberté ce n’est pas vivre sans contraintes et sans souffrances, c’est d’être à l’aise dans son harnais et choisir ses souffrances en conscience.

Quelques exemples concrets que j’ai déjà commencé à mettre en place :

  • j’accepte de jouer le jeu de l'algorithme LinkedIN avec des posts spécialisés sur l’écriture et le marketing optimisé pour la rapidité,
  • j’accepte de privilégier la rentabilité à l’épanouissement sur certaines missions pour me libérer du temps.
  • j’accepte de mener des projets créatifs sans retombées directes sur mon business ( je vous surprendrai certainement avec une collaboration artistique très inattendue bientôt ! )

Il y a quelques mois, j’aurais entrepris ces actions en éprouvant des auto-jugements négatifs, un sentiment d’échec et d’une couche de drama.

Aujourd’hui, je vis le cœur léger.

D’un point de vue extérieur, peu de choses ont changé, d’un point de vue intérieur, tout a changé.

On ne peut pas mesurer la conscience mais je suis certaine que c’est ce qui fait la différence.

Parfois, la meilleure façon de résoudre un problème c’est de ne plus le voir comme un problème 🙂

Qu’en pensez-vous ?

Ecrit par

Ester Ramos

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