Tribunes

ode aux créateurs

Ce texte est pour toi, à qui on reproche de changer d’avis, de ne pas avoir de plan de carrière ou d’opinions arrêtées.

On te reproche d’être instable, de ne pas savoir ce que tu veux et de changer d’avis au gré des opportunités.

En réalité, tes perceptions s'affinent, comme un bon vin qui s'affine - elles évoluent au fil de tes expériences de vie

Ton défaut serait donc d'être resté vivante et d'adapter une attitude ouverte face à la vie.

Au fond est-ce vraiment toi qui as un problème ou le monde qui semble avoir décidé de mourir avant d'avoir rencontré la mort ? 

On te reproche également de ne pas vouloir t'accrocher aux idéaux des générations qui t'ont précédé :

- le travail,

- la réussite statutaire,

- le culte de l'argent. 

Comment désirer ce qui semble avoir échoué lamentablement ? 

Toi tu es trop réaliste pour te laisser berner, tu sais observer la grande et la petite histoire pour comprendre que :

-  le travail sert davantage à exploiter qu'à émanciper,

- la réussite statutaire se paie aux prix de la santé,

- tout l'argent n'achète pas l'amour surtout celui qu'on ne s'est jamais offert,

Alors, c'est vrai tu refuses de t'engager dans des impasses et tu décides d'explorer des voies parallèles.

De ce fait, on voudrait te faire croire que tu n'as pas d'ambition. 

La plupart des gens ne voient pas que tu essaies de décrocher des étoiles. 

Et au fond, n'est-ce pas une preuve de sagesse que de refuser de t’engager contre ton coeur ?

N’est-ce pas une preuve de folie que te s'engager dans une aventure qui détruit autant la santé que le vivant ?

On voudrait faire croire que tu es une enfant gâtée paresseuse qui ne veut pas travailler.

C'est drôle car toi tu n'as jamais autant travaillé, simplement tu n'as pas la même définition du travail. 

Pour toi, travailler c'est créer - entreprendre des actions qui te poussent à aimer la vie. 

Aussi, c'est une preuve de maturité et une façon de garder espoir que de renoncer à des privilégiés qui sont des cadeaux empoisonnés.

Entre vivre pour travailler ou créer pour vivre - tu as vite fait ton choix. 

Tu as compris qu’il n’y avait rien de plus précieux que ton temps.

Tu as intégré que ta plus grande liberté était de l’occuper pour des choses qui te tiennent à cœur même si elles peuvent paraître futiles aux autres.

C’est vrai tu ne veux pas suivre une voie toute tracée, t'enfermer dans une vie sans surprise et attendre l'âge d'une retraite de plus en plus incertaine pour commencer à vivre.

Oui, tu veux VIVRE sans souffrir.

C’est un autre de tes présumés défauts.

Moi, je trouve ta quête intelligente.

- Pourquoi souffrir pour obtenir une réussite qui n'est pas la tienne ? 

- Pourquoi t'épuiser à courir après un modèle que tu n'admires pas ?

- Pourquoi te condamner à mourir alors même que ton âme a la rage de vivre ? 

Aujourd’hui, je tiens à te souffler :

continue d’explorer, de te tromper et surtout de changer d’avis !

Ose tout remettre en question.

Garde l'audace de défier le statu quo, abandonner les batailles inutiles et explorer de nouveaux sentiers pour TRACER TON CHEMIN.

Car au final, tu n’auras pas de plus grande fierté que de choisir ta vie !

Au final, tu n'auras pas de plus grande fierté que d'être un créateur !

Tendres amitiés

Ecrit par

Ester Ramos

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