Tribunes

Face à l’injonction de la surperformance, adoptons l’attitude Rihanna ! 


Nous sommes le 13 février. Il est deux heures du matin en France. De l’autre côté de l’Atlantique, dans le stade, l’ambiance est euphorique. 

Voilà 7 ans que Rihanna n'est pas monté sur scène. 

Tout le monde s’attendait donc à assister à la performance de l’année avec en prime un teaser annonçant la sortie d’un nouveau disque. 

Dès les premières secondes de la prestation, la foule a le droit à une surprise. Mais pas celle qu’elle attendait ! 

Rihanna est enceinte de son deuxième enfant. Sa prestation est remarquable mais ce n’est pas une performance à la Beyoncé. 

De ce fait, avant même la fin du show, les critiques fussent :

 “Tout ça pour ça, franchement venant de la part de Rihanna je m’attendais à tellement mieux” témoigne une fan aux bords des larmes sur les réseaux. 

Les réactions face à l'attitude de Rihanna ont fait écho à une de mes réflexions du moment sur l’injonction à la sur-performance dans les milieux artistiques et entrepreneuriaux.

Aujourd’hui quand on crée un business autour de sa passion, faire le travail ne suffit plus, il faut encore sur-performer.

Et le pire c’est que souvent cette injonction est si intériorisée qu’on se l’impose inconsciemment. 

Comme vous pouvez vous en douter, je connais bien ce sujet. 

Ces dernières semaines je me suis retrouvé face à la grande fatigue de devoir toujours montrer le meilleur de moi-même et j’en ai tiré une grande leçon. Je tenais à vous la partager. 

Dans la vie du solopreneur, on doit accomplir 3 types d’activités 

1. Les activités qui méritent notre pleine présence, où on vise l’excellence 

Ce sont les activités qui nous procurent de l’énergie et ont un effet de levier. 

Concrètement, quand on est auteur et qu’on écrit un livre, on veut créer une masterpiece. 

Quand on est chanteur et qu’on écrit une chanson, on veut créer une masterpiece.

Quand on accompagne une personne en mal-être, on veut donner le meilleur de nous-mêmes. 

2. Les activités qui méritent notre pleine acceptation, où on vise à être suffisamment compétent 

Ce sont les activités nécessaires pour faire tourner le business. 

L’objectif ici c’est d’abord de faire le job. 

Concrètement, quand j’écris des posts LinkedIN (pour moi ou pour les autres) 

qui ont une durée de vie de moins d’une semaine, je peux me contenter d’être compétente. 

Quand Rihanna monte sur scène enceinte pour interpréter ses tubes passés, elle peut se contenter d’être remarquable. 

Quand vous accompagner une personne en mal-être, vous pouvez vous contenter de l’aider 

comme elle veut être aidée et non comme vous voudriez l'aider. 

3. Les activités qui nous poussent à expérimenter la sagesse de l’abandon 

La difficulté ici c’est qu’il y a des activités nécessaires mais aussi des activités inutiles. 

Pour les activités nécessaires, la sagesse voudrait qu’on les sous-traite.

Concrètement, passer des heures pour refaire son site Internet n’est peut-être pas le meilleur investissement. 

Pour les activités inutiles, la sagesse voudrait qu’on les abandonne. 

Concrètement, adresser prioritairement des personnes réfractaires à la communication digitale n’est peut-être pas la meilleure stratégie.

Il y a des combats où abandonner n’est pas une preuve de faiblesse, c’est un signe d’intelligence ! 

Au final, le plus important quand on crée c’est de définir ce qui est acceptable pour nous. 

Pas pour les autres ( non le client n’est pas toujours roi) mais pour satisfaire nos propres besoins matériels, émotionnels et spirituels.

Rihanna a choisi de mettre de côté la musique pour développer son business de maquillage et libérer du temps pour sa vie de maman. 

Finalement, ce Super Bowl était sans doute plus important pour ses fans que pour elle. 

Elle a choisi de s’écouter tout en faisant le placement de produit le plus assumé de l’histoire. 

Et ce faisant elle nous livre un précieux message, parfois arrêter la course à la sur-performance et se contenter de faire le job est la meilleure chose à faire. 

Qu’en pensez-vous ? 

Ecrit par

Ester Ramos

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